Paix
Etre en paix
Avec son passé
Se souvenir
Esquisser
Un sourire
Se préparer
A devenir l’aîné
Incarnation
Les mots que j'écris
alignés sur la page
ne sont ce que je dis.
Les mots que je t'adresse
ils leur manquent un visage
un geste, un corps
la caresse d'une voix
Comment écrire alors
pour qu'ils en aient le poids
le sang, la chair
l'odeur de la terre
soient un verbe incarné
Mettre au-dedans
de l'encre du sang
de la chair dans les mots
Ecrire sur la peau.
Etre à vif, être exsangue
Transmettre la langue
et ce verbe transmis
comme une transfusion
ce qu'on donne de soi
en toute déraison.
au prix de l'anémie
de l’âme qui s'enfuit
© Francis Panigada
Dompter
La poésie est en nous ce qu'il y a de sauvage.
Nous sommes tout à la fois animaux et dompteurs...
Vague
A chaque vague
Faut-il un rocher
Un écueil
Ou frapper
Sans cesse
la terre
venir heurter
Que j'aimerai
Sans fracas
Caresser la plage
Laisser un peu de moi
un peu d'écume
et m'en aller
me fondre
Au large
L'eternité
retrouvée
Plume
Prendre la plume
Pour ouvrir une fenêtre
Caresser l'horizon
Et faire jaillir
Un vol d'oiseau
Credo
Ma religion
est celle de l'oiseau
Ma mystique
celle de l'arbre et du vent
Mon cantique
le murmure de l'eau
Ma prière
le silence du couchant
Mon temple
en tout être vivant
Invitation
Respiration
J'écris souffle léger
Au gré des sensations
Au rythme syncopé
de mes respirations
Si celles-ci sont comptées
Comme me sont comptés
les jours et les années
je retiens un moment
comme en apnée le temps
Mutisme
Arbres muets
Aux corps dénudés
Rien que le silence
A travers les branches
Feuilles envolées
Paroles dispersées
Au souffle du vent
Ne s'entend plus le chant
Gaïa
Au moment ou la nuit
engendre la clarté
Un ciel blanc éclairant
les grands arbres muets
Lèger duvet de neige
habillant la terre brune
Tu es là, jaillissante
Vive comme la lumière
Ta robe à la couleur
De ce doux clair de terre
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Sur une page blanche ,
comment écrire sa part d’ombre ?
Si ce n’est en marge…
